top of page

Une ville nordique

Klaksvík fait partie des ÃŽles Féroé, un pays du Royaume du Danemark. Les îles constituent un archipel qui se trouve à une latitude de 62°00’N, entre la mer de Norvège et l’Océan Atlantique Nord, et à mi-chemin entre l’Écosse et l’Islande. Selon la classification de Köppen, elles appartiennent à la région Subarctique Maritime (Cfc), ce qui signifie un climat caractérisé par l'abondance de précipitations à l’année longue, une forte présence des vents dominants et une température froide.

 

Îles Féroé

Klaksvik

Climat et géographie

Klaksvík est située sur l’île la plus nordique, Borðoy, une région particulièrement touchée par ces caractéristiques météorologiques. La ville féroïenne de 4615 habitants est établie sur une basse terre entre deux chaines de montagnes d’environs 650m de hauteur chacune et aussi entre deux fiords qui forment un port naturel dans le noyau central. La région est traversée par deux vents dominants, soit les vents pluvieux du sud et les vents polaires du nord. Enfin, la vie des résidents est souvent confinée aux espaces intérieurs, car l’extérieur est difficile à habiter sans mesures de protection contre les éléments.

Topographie de Klaksvik + Vents dans les Îles Féroé

Paysage de Klaksvik

Le climat et la géographie de Klaksvík portent toutefois leurs avantages en termes de développement économique. En effet, les courants maritimes et les nombreux fiords offrent un habitat propice aux saumons, et c’est donc par la pêche de cette espèce que la ville a pu se développer.

Historique et morphogenèse

L’activité de la pêche est apparue autour de 1838 lorsque la « Royal Danish Trade Monopoly » s’est construit un petit commerce au centre Klaksvik. Ceci a eu pour effet d’augmenter la population de 200 à l'époque, à 700 citoyens en 1908. L’agriculture demeurait toujours l’activité principale de Klaksvik, mais on retrouvait déjà plusieurs équipements pour la pêche vers le milieu du 19e siècle. La ville a développé sa vocation maritime à partir de 1856 lorsque le libre échange a été instauré et la « Royal Danish Trade Monopoly » a été abolie. Cela a attiré plus de résidents qui ont contribué à développer le tissu urbain le long du littoral et de l’ancien commerce de la « Royal Danish Trade Monopoly Â» où se situe actuellement un musée. L’industrie de la pêche a connu un essor vers la fin du 19e siècle en participant à l’amélioration de l’économie et du niveau de vie des citoyens féroïens.

Avec le développement continu de cette activité est apparu une demande grandissante d’infrastructures maritimes. La construction de petits quais s’est d’abord faite de manière individuelle : chaque pêcheur montait son propre quai, contribuant ainsi à la privatisation progressive des berges. Le développement du havre s’est poursuivi jusqu’en 1910 pour répondre au manque d’abris pour les bateaux en hiver.

Durant la première Guerre mondiale et jusqu’en 1960, Klaksvik s’est transformé d’un village de taille moyenne en le plus grand centre de pêche et de commerce du pays. D’ailleurs, cette activité représente actuellement près de 95% des exportations et 20% du PIB des ÃŽles Féroé. Entre 1937 et 1980, de plus grands quais ont été construits autour du port pour accueillir une nouvelle industrie du filet. Toutefois, Klaksvik n’a subit aucun changement majeur par rapport à son tissu urbain depuis 1960.

1900

1958

1983

2012

La suite de cartes ci-dessous exprime l’évolution du bâti et il est intéressant de noter la faible présence de gros bâtiments. Ceux qui ressortent sont les infrastructures sur le bord de l'eau (i.e. les quais, les zones remblayées et les bâtiments industriels), ainsi que celles au centre-ville (i.e. l’église, la station d’autobus, le centre commercial, etc.). â€‹

1900

1958

1983

2012

Les cartes suivantes démontrent un réseau routier qui s'est développé en parallèle avec le cours d’eau et qui a permis la création d'un tissu urbain. En effet, la proximité des bâtiments résidentiels au fiord Ã©tait nécessaire pour les pêcheurs qui voulaient accéder Ã  leurs installations maritimes plus facilement. Les axes colorés sont les parcours principaux qui relient le centre-ville aux villages, ainsi que Klaksvik aux autres villes des ÃŽles Féroé. â€‹Les parcours plus fins correspondent aux rues résidentielles/privées, alors que ceux qui sont gras font référence à des voies de plus grande importance qui ont parfois tendance à être achalandées aux heures de pointe. Malgré le nombre peu élevé de résidents à Klaksvik, la plupart des gens se déplacent en voiture pour parcourir les grandes distances entre les villes. De plus, le climat rugueux n'encourage pas les gens à utiliser des moyens de circulation durables, ce qui résulte en des voies de plus en plus congestionnées.

1900

1958

1983

2012

Enfin, Klaksvik demeure un milieu isolé malgré le développement avancé d'un réseau de tunnels qui relit chaque ville féroïenne. L'origine de ce problème n'est pas uniquement la géographie et la topographie, mais également le manque d'un noyau central développé qui encourage les échanges entre les résidents: on se retrouve isolé dans notre voiture même lorsqu'on est en ville. Cela constitue un problème majeur qui est non seulement écologique, mais aussi social, nuisant ainsi à l'identité féroïenne.

bottom of page